[vc_row][vc_column width=”1/3″][/vc_column][vc_column width=”2/3″][vcex_navbar menu=”6″ button_color=”black” font_weight=”” hover_bg=”#c7aae2″][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image image=”561″][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Por Adeline Haverland.
Publicado originalmente por TV5 Monde, em 1º de agosto de 2016.
Le Brésil accueille à partir de ce 5 août 2016, les 31 ème Jeux olympiques. Si le sport est au cœur de toutes les préoccupations, en marge de l’événement, la contestation politique continue d’animer la société civile. Avec à sa tête, des Brésiliennes, décidées à lutter pour le retour de l’ancienne présidente Dilma Rousseff et contre ceux qui ont pris sa place.
Un coup d’Etat, décidément machiste »
« Non au coup d’Etat machiste, Non au retour en arrière !!! », derrière son microphone, Juliana Santos a le regard déterminé. Après une pause pour laisser la foule s’exprimer, la jeune étudiante en droit reprend la parole « ce gouvernement veut nous renvoyer dans nos cuisines ! Montrons-lui que les Brésiliennes ont désormais leur mot à dire ! »…
Sûre d’elle, la jeune femme issue de la périphérie de Sao Paulo, n’a pourtant rien d’une militante. Comme la plupart des manifestantes présentes ce vendredi 7 juillet 2016, et toutes les semaines depuis dans une ville ou l’autre du pays, Juliana a découvert le féminisme en novembre 2015 à l’occasion de ce que la presse a surnommé le « printemps des femmes ». Sur les réseaux sociaux, des campagnes pour dénoncer la culture du viol dans le pays et le harcèlement systématique des femmes avaient conduit, pendant 3 semaines, les Brésiliennes dans la rue pour réclamer leurs droits. Preuve de ce réveil massif des femmes dans le pays, entre octobre 2015 et janvier 2016, les recherches sur Google Brésil du mot « féminisme » ont augmenté de 86%.
Si le “Printemps des femmes” n’épargnait pas l’ancienne présidente Dilma Rousseff – mise à l’écart en mai 2016 et dont le sort définitif sera tranché par un jugement du Sénat le 27 août prochain -, et lui reprochait une politique trop timide en faveur des femmes, le processus de destitution a changé la donne. « Entendre les gens traiter la Présidente de « vaca» (« vaca » peut être traduit par « truie ») m’a fait prendre conscience du danger que représentait sa destitution. Dilma n’a pas été débarquée pour sa politique, mais à cause de son sexe, la soutenir n’a pas été un dilemme, » explique Juliana qui entre-temps a rejoint « Mulheres Pela Democracia » ( femmes pour la démocratie) l’un des nombreux mouvements nés après “l’impeachement”.
Les femmes « belles, réservées et au foyer »
Les premières mesures du pouvoir intérimaire n’ont rien fait pour rassurer les militantes. Le 14 mai 2016, deux jours après la destitution de Dilma Rousseff, le Président par interim, Michel Temer, a annoncé la composition du gouvernement de transition…. sans aucune femme. Dans le pays hôte des Jeux Olympiques, où le genre féminin représente plus de 51% de la population totale, cet « oubli » a été perçu comme un signal fort par les féministes, déjà sur la défensive après la campagne pro-impeachment.
Pour Vanessa Dios, présidente de l’Institut de bioéthique ANIS, une ONG féministe, plus qu’un acte manqué, il s’agit d’une manière de « museler la parole du sexe faible ». Fervente activiste, la scientifique rappelle que depuis la fin de la dictature en 1985, tous les gouvernements, même les plus conservateurs, ont fait place aux femmes. Inquiète du retour en arrière qui menace le Brésil, Vanessa Dios craint que ce nouveau pouvoir ne rêve de femmes « belles, réservées et au foyer », reprenant ainsi les qualificatifs utilisés par un quotidien conservateur pour décrire la nouvelle première Dame.
Mais à l’image de Juliana, rester à la maison n’est plus un dessein qui satisfait les Brésiliennes « Notre génération est la première à avoir une femme comme modèle politique. Les petites filles peuvent désormais se dire « un jour, je serais Présidente. » Grâce à Dilma, nous savons que nous avons un rôle à jouer et que tous les postes nous sont accessibles ».
L’absence des femmes au gouvernement s’est accompagnée d’un autre symbole fort : la suppression du ministère des Droits des femmes et sa relégation au rang de secrétariat d’état. Au Brésil, où trois femmes sur cins ont déjà subi des violences physiques et où l’écart salarial avec les hommes est en moyenne de 30% en leur défaveur, la décision a fait grincer des dents. Et la nomination de Fatima Pelaes au poste de secrétaire d’Etat aux droits des femmes n’a pas calmé les esprits.
Évangéliste convaincue, la ministre s’est rapidement fait connaître en se prononçant contre le droit à l’avortement même en cas de viol. Un sujet sensible alors qu’un projet de loi prévoyant de rendre plus difficile l’accès à l’avortement en cas de relation sexuelle forcée est sur le point d’être voté par l’Assemble nationale.
Renvoyer des milliers de Brésiliennes à l’extrême pauvreté
Au premier rang des manifestantes présentes le 7 juillet 2016, le regard un peu perdu de Mariana traduit sa méconnaissance des meetings politiques. Cette mère de famille avoue ne pas comprendre très bien le jeu de pouvoir, cela ne l’empêche pas d’applaudir chaudement chaque intervention avant de lever sa pancarte « Dilma revient ». Loin du profil de la militante classique, Mariana fait partie de ces femmes que les années Lula / Dilma ont fait sortir de l’extrême pauvreté.
Au Brésil, 88% des bénéficiaires des programmes sociaux sont des femmes, elles représentent 80% des bénéficiaires du programme de logement social « minha casa, minha vida » et plus de 93% des ayants-droits à la “bolsa familia” (voir encadré).
« Réduire ou supprimer les programmes sociaux comme prévoit de le faire le gouvernement, c’est renvoyer à l’extrême pauvreté des millions de femmes », souligne Cícero Péricles Carvalho, professeur d’économie régionale à l’Université Fédérale d’Alagoas, pour qui les aides sociales sont de formidables outils en faveur de l’indépendance des femmes. « L’accès aux revenus de bolsa família, la possibilité de mettre les enfants à l’école gratuitement et d’avoir accès à la santé publique a élargi les possibilités de travail des femmes et à contribuer à rééquilibrer les relations à l’intérieur des couples » rappelle l’universitaire.
Un facteur d’autant plus important que les violences explosent d’année en année faisant du Brésil le cinquième pays le plus dangereux pour les femmes dans le monde avec 13 assassinats par jour. « Les Brésiliens pensent encore qu’à partir du moment où ils sont en couple, la femme leur appartient » explique Vanessa Dios, avant de préciser que « sans soutien financier, les Brésiliennes n’auront pas le courage de fuir une situation abusive ».
C’est d’ailleurs l’aide de 200 réaux mensuels (55 euros) qui a poussé Mariana à se séparer de son mari alcoolique et à scolariser ces trois filles « J’ai quitté le père de mes enfants pour les mêmes raisons que je suis venue manifester aujourd’hui : garantir à mes filles qu’on ne les empêchera pas d’atteindre leurs rêves ».[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vcex_social_links social_links=”%5B%7B%22site%22%3A%22youtube%22%2C%22link%22%3A%22https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fchannel%2FUCLEnSx2zVwo3KPpCU5h64_w%22%7D%2C%7B%22site%22%3A%22facebook%22%2C%22link%22%3A%22https%3A%2F%2Fpt-br.facebook.com%2FAnisBioetica%22%7D%2C%7B%22site%22%3A%22twitter%22%2C%22link%22%3A%22https%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fanis_bioetica%3Flang%3Dpt%22%7D%5D” style=”minimal-rounded” align=”right” size=”20″ width=”30″ height=”30″][/vc_column][/vc_row]